C’est l’histoire d’un enfant qui monte dans sa chambre un soir C’est l’histoire de sa sœur en pleure qui suit son frère un soir Ils voulaient que le matin arrive arrive vite et se percer les tympans pour ne plus entendre Ils entendaient Ils voulaient que la nuit passe et essuyer les larme de maman pour la défendre Ils ne la défendaient Il ne voulait pas que le jour se fasse pour voir les traces de haine de maman sans défense Qui amochée se cachait dans le noir de ses cols roulés en laine pour masquer ces contre-sens Il bouchait les oreilles de sa petite sœur innocente pour ne pas comprendre Il lui mettait ses écouteurs et de la musique tendre pour désapprendre Pour désapprendre, Les cris d’papas la nuit Sa maman qui gémit Le bruit sourd du décor de la maison qui s’casse, par terre Les coups d’foudre sans raison qui tabasse, de son père Les portes ouvertes qui claquent en coin, sur sa mère Après l’orage et les étincelles Son corps était marquée Comme un arc en ciel Mais la musique ne suffisait pas Elle ne peut rien faire contre ça Pourtant il appuyait fort sur son casque Un son est un son Sa maman elle ne portait pas de casque Un coup est un coup Elle transpirait comme elle respirait de honte et dégout Et puis il y avait des blancs entre toute les chansons Ou il entendait les bleus sur maman sans modération Ou il sentait le regard noir de Papa sans considération Les tremblements de sa sœur dans sa respiration Parfois il descendait pour crier « arrêtes » Parfois il se prenait un d’ses coups bas Puis remontait pour le verso de la cassette Puis son père faisait la face B sans pincette Il n’osait pas regarder sa mère pleurer Elle lui disait qu’elle était maquillée Elle s’enfermait dans cette pièce Estampillée Il a souvent cru que c’était ça la normalité Elle a souvent dit que c’était ça D’tomber d’l’escalier Sur la moquette était un privilège Car le carrelage ne la protège Pour c’t’enfant là Ca ne s’oublie pas Il ne le savait pas Mais ça raisonne encore Quand il s’endort Ces bruits assourdissants Ces cris étourdissants Quand ces yeux se plissent aux volontaire Et dans le regard froissés de sa mère Ces marques sans les paillettes Ce calme avant la tempête Ces pleurs après l’ouragan Ce père qui n’prenait pas d’gants Pour un oui ou pour un nan Pour c’t’enfant là Ca ne s’oublie pas Il ne le savait pas Mais ça raisonne encore Quand il s’endort Les mains battantes de Papa en cadence une fois par mois Les mains courantes de maman en silence qui n’osait pas C’était souvent ces dimanches soir ou n’importe quand Ca commençait par quelques mots blessants et vexants Le marchand d’sable ne passait pas ces soirs là Le faiseur de fables n’inventait pas ces histoire là l’histoire d’une femme pris pour son défouloir l’histoire d’un homme qui frappe au beurre noir Maman est tombée sur le charme d’un prince charmant Puis ses larmes ont coulées à chaque grincement de dents Le prince s’est transformé en monstre Celui qui n’existe pas dans les contes Le charme s’est transformé en sale rengaine Celle qui n’existe pas dans les séries américaines Le silence de maman épongeait sa souffrance Les excuses de papa enfonçait son indifférence Peu à peu Les remords de maman la rabaissait à petit feu Les menaces de mort de papa l’achevait Sans aveux Elle en garde les stigmates à jamais Les tâches sales sur les draps s’effacent Les chagrins des mots restent sur l’chevet Elle garde la tête haute en surface Cette maman-là a perdu la saveur de l’amour Elle est forte aimante mais n’aimera plus à son tour C’t’enfant là est devenu un homme Il connait déjà la couleur d’un hématome Il sait qu’il ne sera pas ce Papa là C’t’enfant là est devenu grand frère Il connait déjà cette musique, son goût amère Il sait que sa femme ne sera pas cette maman là C’t’enfant-là n’oubliera pas Je n’ai pas eu besoin de compter ces mamans-là chaque jour, J’ai simplement écris ça pour vous conter c’histoire là sans détour, Pour que ces Mamans-là monte la voix Vous n’êtes pas seules on est là Pour que ces Papas-là soient aux mains d’la loi Et qu’ils s’aillent se faire pffffffffffffffffffffff Pour que la loi prenne enfin conscience De ces âmes brisées dans l’indifférence Pour que ces enfants-là garde la foi En la bienveillance, En la vie, En l’amour aussi,