Gens, chiens, et feux défilent dans son œil Son cycle file, le vent lui siffle un petit Air dans les feuilles La grande ville lui renvoie Des images de Parisiennes Qu'il saisit au passage de sa petite reine Il se sent bien, il se sent beau Et semble tant à l'aise qu'un Petit poisson dans l'eau Il se sent bien, il se sent beau Et trouve la vie belle dans la Grande ville sur son joli vélo Mais qui l'eut cru Au détour d'un quelconque dédale Un parfait inconnu Le voyant cheminer sur la dalle Le traite gratuitement L'on peut dire pour que dalle Et sans vergogne de petite pédale Et rien de plus que ces deux mots L'insulte est un peu raide à L'encontre du gentil Cyclopède Non rien de plus que ces deux mots Qui glorifient sans merci l'allure Légère du gentilhomme à bicyclette Je roule en cycle, se dit-il Et l'on me traite de pédale Si je roulais en roulotte me Traiterait-on de petite fiotte Il est à croire et je m'en Rends compte un peu trop tard Qu'on a l'allure de ce par Quoi l'on se transporte Mais l'insulte gratuite a ceci d'obsédant Qu'elle est toujours un peu vraie par Où l'on se la prend Oui l'insulte gratuite a ceci d'obsédant Qu'elle est toujours un peu vraie par Où l'on se la prend L'homme rentre chez lui Se saisit d'une masse Et fracasse la bicyclette en Poussant des cris d'angoisse Car en détruisant le vélo, il pense retrouver L'homme, le vrai, le fort, le beau Car en détruisant le vélo Il se dit que plus jamais La virilité ne viendra lui faire défaut Gens, chiens et feux dans le rétroviseur La Jeep file, le moteur lui siffle un petit Air dans les feuilles Depuis que de la bicyclette il Avait fait le deuil Remplacée par un Land Rover avec un treuil Il se sent fort, il se sent beau Il traite de tapettes les gens Qui passent à vélo Il se sent fort, il se sent beau Oui, quatre roues motrices, c'est connu Font que le coq se sent enfin reconnu